Départ et arrivée à Chamonix
Montréal, jeudi le 17 juillet, 17h00. Ma journée de travail vient tout juste de se terminer. Je referme mon ordinateur avec une excitation montante. Ce sont les vacances ! Cet été, retour en Europe, ma destination chouchou depuis les 4 dernières années.
Au programme, je débuterai avec la Haute Route, un sentier de 212 kilomètres, débutant à Chamonix et terminant à Zermatt. Je ferai cette randonnée avec mon copain, qui en sera à sa première randonnée multi-jours! Par la suite, je me dirigerai tranquillement vers l’Italie, afin de rejoindre mon ami Alex et de parcourir l’Alta Via 1, dans les Dolomites.
Les montagnes et la vie dans la nature m’ont manqué dans les derniers mois, et c’est avec joie que j’entame cette nouvelle aventure.
Après un vol de nuit, avec un grand 120 minutes de sommeil (bon rendu là, je préfère considérer que j’ai fait une énorme sieste, c’est plus optimiste), j’atterris à Lyon. Ça me fait tout drôle, moins d’un an plus tôt, j’atterrissais au même endroit pour me rendre vers le départ de l’Hexatrek.
Cette fois, c’est plutôt un bus vers Chamonix que je prends. À l’approche de Chamonix, je vois les grandes montagnes blanches se profiler à l’horizon. Je ne peux m’empêcher de sourire, je suis de retour dans mon élément.
Ce soir, pas le temps de se reposer ! J’ai rendez-vous avec deux amis très chers, Leila et Hugo, rencontrés sur l’Hexatrek, l’année passée. Les amitiés qui se forgent sur un sentier de longue distance sont incroyables et tellement précieuses.
Puisqu’Erik est arrivé à Genève avec un vol différent (riez de moi si vous voulez, je préfère les Airbus aux Boeing), Leila et ce dernier conduisent jusqu’à Chamonix, notre point de rendez-vous. C’est un grand plaisir de pouvoir retrouver Leila et d’accueillir Erik à sa première visite de Chamonix. Leila est une personne incroyable et d’une immense générosité, et c’est toujours un plaisir de pouvoir partager du temps avec elle.
Depuis que mon ami suédois m’a fait découvrir le restaurant Cool Cats, c’est devenu un incontournable à chaque fois que je passe par Chamonix. Nous dégustons donc des frites à la truffe et au parmesan, suivi d’un hot dog gargantuesque.
Après le souper, vient le temps de rejoindre Hugo pour un apéro (oui, oui, je sais, l’apéro se prend avant le souper normalement) , chez son ami qui a une entreprise de vans aménagés. Ce sont de belles retrouvailles. Je suis tellement heureuse de voir Hugo, nous avons partagé presque un mois de sentier et d’aventures ensemble sur l’Hexatrek. Au départ, il était censé venir marcher quelques jours avec nous, mais s’étant cassé une côte, c’est malheureusement impossible. Apparemment, selon ses dires, je ne dois pas trop le faire rire, mais bon, c’est un échec total (désolé pour tes côtes Hugo!).
Nous passons une très belle soirée, mais comme nous débutons notre randonnée demain et que nous n’avons presque pas dormi dans les dernières 24 heures, nous devons reprendre notre chemin.
L’ami d’Hugo nous permet de planter notre tente sur son terrain.
Avis aux lecteurs. Lorsque vous achetez une nouvelle tente, assurez-vous de :
- Regarder une vidéo d’instructions du montage au préalable, particulièrement s’il s’agit d’une tente Durston.
- Ne pas monter pour la première fois la tente dans le noir complet.
- Ne pas monter une tente à côté d’un chat, qui a décidé que cette dernière était une souris géante. Heureusement, pas de dégâts constatés sur la toile.
Bref, avec ses trois conditions réunies, le montage de cette fameuse tente nous prend 45 minutes.
Vers 23h00, Erik et moi pouvons finalement fermer les yeux et se laisser emporter par le sommeil.
Jour 1: c’est parti !
À 6h00, le réveil sonne. Au programme aujourd’hui: un 15 kilomètres, de l’Argentière à Trient, en passant par le Col de la Balme. Puisque pour les deux prochains jours, le sentier se juxtapose avec celui du Tour du Mont Blanc, nous risquons de croiser beaucoup de randonneurs.
La météo pour la semaine à venir s’annonce complexe. Il a fait extrêmement chaud les deux dernières semaines dans les Alpes, tendance qui se renversera cette semaine. D’abord, des orages, puis un grand refroidissement des températures. Génial! Premier jour, et déjà, des avertissements de foudre. Comme vous le savez déjà, j’adoreeeeeee les éclairs! Mais bon, on fera avec, cela fait partie de l’aventure.
Erik, qui n’a jamais été dans les alpes, est émerveillé par les paysages et les grands massifs recouverts de neige. Je suis agréablement surprise. Pour une première randonnée avec un sac aussi lourd, il se débrouille extrêmement bien. Je marche presque à mon rythme régulier.
Tout juste avant d’arriver au refuge du Col de la Balme, on sent la météo changer assez drastiquement. Les nuages deviennent de plus en plus forts, et le vent commence à souffler. Nous arrivons tout juste avant la pluie.
Après un bon repas, et sous les conseils des gardes du refuge, nous prenons la décision de continuer sous la pluie battante. Selon eux, la météo se dégradera plus la journée avancera, et nous devrions continuer avant que l’orage arrive.
Nous repartons donc, sous une pluie glaciale et des rafales de vents. Tu parles d’une initiation pour Erik! Heureusement, la pluie s’estompe à la moitié de la descente, et nous rejoignons paisiblement le camping de la Peuty, à proximité de Trient.
Le beau temps revient en fin d’après-midi et nous profitons de belles lueurs de soleil. Revenir au camping de la Peuty me rappelle plusieurs souvenirs du Tour du Mont Blanc. Pour de nombreux randonneurs et randonneuses, le TMB est leur premier trek, et ça paraît à l’ambiance festive qui s’y dégage. Du haut de mes 27 ans, on dirait que je prends soudainement un coup de vieux en voyant toutes ces personnes au début de leur vingtaine.
Je félicite Erik pour sa première journée de randonnée. Demain, nous attaquerons la fameuse Fenêtre d’Arpette réputée pour sa difficulté physique. Il faudra se lever tôt pour passer la fenêtre avant l’orage. Tic toc, réveil programmé à 5h. Bonne nuit !