Jour 1 et 2
Le 31 mai, ça y est ! Je rejoins le point de départ de l’Hexatrek, soit sur un petit sentier en bordure de Wissembourg, où une boîte aux lettres marque le kilométrage 0. À mon arrivée, la boîte aux lettres est sur le sol. Croyez-le ou non, j’arrive à la journée, heure, minute et seconde de l’année où les fondateurs ont décidé de rénover la boîte!
J’ai la chance de rencontrer, à cet instant, le co-fondateur de l’Hexatrek, William, qui me dit avec un rire, que j’aurai probablement la photo la plus originale de départ, avec la boîte aux lettres dans les mains. Rassurez-vous, je l’ai laissé sur place.
Après une belle discussion, je m’élance à 13h avec une foulée rapide (un peu trop rapide, vous verrez 😅) sur les premiers kilomètres du sentier. Après avoir traversé la ville de Wissembourg, je fais mes premiers pas dans la forêt. Musique dans les oreilles, je marche à une vitesse oscillant entre 5km/h et 6km/h sur un sentier qui m’apparaît très facile techniquement et physiquement.
Après 2 heures, je rencontre une première randonneuse allemande qui effectue la traversée des Vosges. Je me cale à son pas rapide et nous marchons quelques heures en discutant de nos aventures aux quatre coins du monde.
Vers 17h30, je pose finalement ma tente sur le Rocher de Krappenfells avec vue sur le château du Fleckenstein . Un petit plat de pâtes, pesto, saucisson et fromage (le plat qui me suivra les 5 prochains mois 😉) que je mange en contemplant la vue. S’entame par la suite, une nuit exempte de peur (surprise pour moi qui n’est pas du tout rassurée à l’idée de dormir seule au milieu des bois), je ne ressens que le bonheur d’être à nouveau dans la nature.
Le lendemain matin, je comprends mon erreur d’être partie trop vite en réalisant que mon tendon d’Achille craque au moindre mouvement… Jour 2 et déjà une irritation au tendon! Nouveau record de vitesse de blessure, moi qui est pourtant habituée aux longues randonnées. Mais bon, c’est la vie.
Je ne peux pas rester où je suis, je n’ai plus d’eau. J’enfile ma botte en grimaçant, et je parcours plusieurs kilomètres du sentier jusqu’à me rendre à un village. Au moins, la douleur s’atténue après quelques minutes et je peux profiter de mon avant-midi.
Cette journée est une succession de châteaux et de ruines. C’est vraiment surprenant de voir ces ruines se dresser au milieu de la forêt.
Arrivée en ville, mon tendon n’est pas du tout content. Deux autres HexaTrekeurs m’aident avec mon tendon en me fournissant une petite crème anti-inflammatoire concocté maison.
Je me résigne à faire du pouce pour atteindre un petit camping à Niederbronn-des-bains. Une employée d’un hôtel me donne gentiment une ride en voiture jusqu’au camping.
Jour 2 et 3
Après avoir consulté ma physiothérapeute et des ostéopathes, je prends la décision de me reposer jusqu’à ce que la douleur disparaisse pour ne pas traîner une blessure sur 5 mois de randonnée. C’est frustrant puisque cela arrive dès le début de la randonnée, mais je ne peux rien y faire.
Je suis reconnaissante de la bienveillance des gens : une femme dans le camping me donne l’entièreté de sa crème anti-inflammatoire, une ostéopathe de la région me donne du tape de sport et me montre comment faire un bandage, et je passe la soirée avec un groupe d’Allemands qui m’offrent vin, sausisson et fromage. Le lendemain c’est André et Hugo qui me rejoignent en après-midi et nous passons la soirée ensemble.
Jour 4
Ce matin, je me réveille et hop, la douleur est disparue! Un seul petit craquement, mais ça s’arrête ensuite. Je décide de jouer prudence et de prendre une deuxième journée de repos pour consolider mon tendon. Demain, je pourrai finalement reprendre de façon très progressive 😊.
Je teste un peu mon pied en me rendant en ville (de toute façon, je n’avais plus de nourriture) et j’en profite pour rencontrer 6 nouveaux HexaTrekeurs qui prennent une pause café en ville. En espérant revoir toutes ces belles personnes bientôt !
