J5-J11: des anectodes, des rencontres et vivre dans la nature

La reprise: départ du camping

J5: Après deux jours de repos pour mon tendon, c’est le temps de reprendre la route, la douleur ayant disparu! Je dis au revoir à Christèle, la propriétaire du camping de Niederbronn-des-bains. Je recommence très progressivement ma route afin de tester mon pied. Aux abords de la ville, je vois à une cinquantaine de mètres devant moi, un autre marcheur. Résistant à l’envie de presser le pas pour aller lui dire bonjour (ce serait bête de me refaire mal au tendon comme ça…), je crie « Heyyyyy » (totalement mon genre, crier à un inconnu seulement parce qu’il porte un sac-à-dos de randonnée) 😅. Il se retourne un peu surpris, on entame la discussion et on convient de se rejoindre le soir pour bivouaquer dans la forêt.

Alex, originaire de la Nouvelle-Zélande est un randonneur qui fait également l’Hexatrek
Bivouac avec « vue sur un château »

On marchera ensemble pour les 5 jours suivants. 

Monique, une femme exceptionnelle

J6: depuis quelques jours, tous les HexaTrekeur parlent d’une place bien spéciale à Wimmeneau: Chez Monique. On décide donc de passer y faire un tour. En un mot: un incontournable.

Monique, une femme au grand coeur a décidé de convertir son garage pour y accueillir les randonneurs. Sur place, on est bouche-bés: sofas, lits, hamacs, jeux de société, toilettes, douches, café et nourriture mis à la disposition gratuitement pour les randonneurs.

Avec la belle Monique
Monique nous offre un café et des gaufres
Un lieu coloré où on ne peut s’empêcher de passer plusieurs heures

Dès notre arrivée, nous sommes accueillis avec générosité par Monique qui nous propose café et gaufres. Cette dernière a vécu 37 ans en Afrique du Sud en mission d’aide sociale, et vient tout juste de revenir en France pour aider sa mère âgée de 95 ans. Elle possède une histoire riche de connaissances, de bienveillance et d’altruisme. Au total, nous y passons 4 heures ! Je conseille à tout randonneur d’y faire un petit détour et de parler avec cette grande femme.

Une drôle de poupée, Marie-Christine et Alain

J7 et J8: Nous arrivons à Graufthal, un petit village de l’Alsace. Tombant sous le charme de cet endroit, nous décidons d’y passer la nuit, même s’il est assez tôt dans la journée pour poser sa tente. Nous décidons de planter notre tente derrière l’église du village, qui offre un large terrain de gazon. Au moment de planter notre tente, je remarque une drôle de poupée qui pend sur un morceau de bâton…

Graufthal
Je ne sais pas pour vous, mais moi je n’aime pas trop ce que je vois 😰

Une poupée sur un bâton, le reste du corps de la poupée démembrée au sol. Bon, je ne suis pas supertisieuse, mais il y a des limites, et je n’ai pas envie d’avoir cette poupée comme voisine de tente. En plus, quelques secondes après, une tique me tombe sur le bras. Je dis à Alex, que moi,  je pars Illico presto à la recherche d’un autre spot de bivouac.

Il est rendu 19h, et disons le, trouver une place de bivouac dans un mini village relève de l’impossible. Il reste donc une option : cogner aux portes et demander hospitalité dans le jardin d’un habitant du village. À la deuxième porte, Marie-Christine nous permet de rester pour la nuit sur sa propriété. Sous son regard curieux, nous installons nos tentes dans son jardin.

Dans le jardin de Marie-Christine et d’Alain

Au petit matin, après une nuit ponctuée du son de la charmante cloche sonnant aux 15 minutes (eh oui, j’ai bien dit à chaque 15 minutes 😅), Marie-Christine nous invite à boire un café. Enjouée, douce et bienveillante, elle nous parle de son histoire et du village. Alain, son mari, se joint,peu de temps après,  à la conversation, et nous parle de sa passion pour la photographie. Il nous montre ses meilleurs clichés, avec une passion pour les photographies de champignons trouvés dans les sentiers hors piste. Au total, nous y passons trois heures et nous repartons, heureux d’avoir fait une aussi belle rencontre. Merci à deux personnes incroyables, Marie-Christine et Alain 💙

Marie-Christine et Alain

Si vous passez par Graufthal, je vous recommande également le Café des Rochers qui offre d’excellentes pâtisseries! Pour vous convaincre, voici quelques photos 😉

Cheesecake framboises

Saverne: une partie endiablé de UNO

J8/J9: Nous arrivons dans une première « grande ville »: Saverne. Nous décidons de poser notre tente au camping et nous y retrouvons Édouard et Arthur, deux autres HexaTrekeurs forts sympathiques. Nous y partageons un repas ainsi qu’une partie endiablée de UNO, où Édouard se révèle être un maître du jeu.

Édouard et Alex se livrent à une partie d’échecs dans Saverne
Repas commun et tournois de Uno

La saga des pieds continue

Bon.. un grand voyage n’arrive jamais sans accrocs. Cela fait partie de l’aventure ! Depuis le début, j’éprouve des problèmes avec mon tendon d’Achille. J’en suis venue à la conclusion que le problème venait peut-être de bottes de randonnée mal adaptées à mes pieds. Au jour 5, après cette réalisation, je décide de faire de moi un Cheryl Strayed dans le film Wild, et je me mets à marcher avec une crocs au pied gauche et une botte au pied droit. Un bon déséquilibre! Finalement, j’opte pour les deux crocs, et je marche avec elles pour deux jours. Pas l’idéal, mais bon 😅 on fait avec les moyens du bord.

Fashion week sur la trail 😉

Arrivée à Saverne, j’ai deux missions: m’acheter des souliers de randonnée et consulter un ostéopathe. L’ostéopathe me donne des bonnes nouvelles, rien de grave, peu d’inflammation, un 24h de repos et tout devrait rentrer dans l’ordre. Il n’est pas certain que la douleur soit causée par mes bottes, mais je me suis mise en tête de trouver des souliers coûte que coûte. Mais petite ville = peu de choix. J’opte pour des dispendieux souliers de la marque Sportiva.

Cependant, après 15 minutes de marche sur les trottoirs de Saverne, je les trouve inconfortables. Je décide donc de les retourner et je me retrouve à nouveau avec mes bottes (et 180 euros de plus 😉) . Toute une saga, n’est-ce pas ? Je laisse une dernière dernière chance à mes bottes pour quelques journées supplémentaires.

Premier coucher de soleil et inaugurer un camping sur la trail

J-9: c’est reparti sur le sentier ! En fin d’après-midi, voyant que la météo sera clémente, je décide de quitter Saverne et de marcher quelques kilomètres pour bivouaquer au sommet d’une montagne. Je vois enfin mon premier coucher de soleil avec vue, depuis le début de la randonnée! J’en ai presque les larmes aux yeux, que c’est grandiose et magnifique!

Petit spot de bivouac directement à côté du rocher

Le lendemain, la douleur est revenue 😑. Là, j’en conclus que ce sont les bottes, je marche lentement et peu de kilomètres et ça continue quand même. Je continue jusqu’à un petit camping (le Camping du Rocher) et j’ai la surprise d’être officiellement la première campeuse de l’ouverture officielle du camping. Laura m’accueille avec un grand sourire. Elle vient tout juste d’ouvrir ce petit camping à proximité du Rocher de Dabo.

Laura, au Camping du Rocher, à Dabo

Le lendemain, j’élabore un plan : je marche une dizaine de kilomètres jusqu’à Wangebourg, puis je prendrai le bus jusqu’à Strasbourg où j’irai m’acheter des souliers de trail. Les paysages sont magnifiques jusqu’à Wagenbourg et je sors un peu de la trail pour profiter de la vue panoramique du rocher de Dabo.

Entre Dabo et Wagenbourg

Petit aller-retour à Strasbourg

J10: retour à la case départ, Strasbourg. Pourquoi me rendre jusque là-bas? Puisque la ville est grande, je sais qu’il y aura plus de modèles de souliers. Sous les bons conseils de William et d’un vendeur du Vieux Campeur, j’opte pour une confortable paire de Asics Trabucos 12. Enfin quelque chose de confortable à me mettre dans les pieds ! Croisons les doigts pour que cela fonctionne. Suite à ce petit aller à Strasbourg, je reprends le train en direction de Shirmeck pour revenir dans la trail et je m’arrête pour la nuit à Rothau dans un sympathique petit camping.

Et hop, les vieilles chaussettes puantes et trouées à la poubelle 😅

Petites réflexions post 2 semaines

Évidemment, la situation de mes pieds n’est pas des plus amusantes, et bien évidemment, j’aurais préféré l’éviter. Dans les premiers jours, la situation m’apportait beaucoup de stress parce que j’avais peur de prendre du retard. Mais après réflexion, je me suis demandé, pourquoi je suis là, sur ce sentier pendant 5 mois?

Au final, je suis là pour profiter de  la nature, être 24h/24h dehors, faire des nouvelles rencontres et vivre un mode de vie simple. Oui, j’aimerais marcher des plus longues distances, avoir à prendre moins de journée de repos pour mes tendons, mais avec un peu de recul, la guérison prendra le temps qu’il faut, et en attendant, je profite d’un mode de vie que j’adore. Depuis le début, j’ai fait tellement de belles rencontres 🥰, rencontres que je n’aurais peut-être pas faites si je ne m’étais blessée. Si j’ai appris une leçon, c’est qu’il est rare que tout se passe comme prévu. Il suffit de s’adapter parce que le bonheur et la sérénité se retrouvent partout, il suffit d’ouvrir grand les yeux. Je vais prendre la situation au jour le jour et je m’adapterai!

xxx

Charlotte

3 réflexions sur “J5-J11: des anectodes, des rencontres et vivre dans la nature”

  1. Coucou Charlotte,
    On s’est croisé sur un rocher. J’étais avec une troupe de filles 🤪 et on s’est revu dans le train quand tu as acheté tes chaussures 😁
    Ravie d’avoir obtenu l’adresse de ton blog. Quelle belle aventure ! Je vais te suivre dorénavant 😉 Tu peux me retrouver sur insta également si tu le souhaites ☺️
    Bonne route, belles découvertes et bon kiff 🤙🤙

  2. J’te l’avais bien dis pour tes pompes ! Hahaha 😄
    Effectivement, les difficultés rencontrées sur le sentier sont souvent l’occasion de belles rencontres.
    C’est ce qui a été la plus grande richesse de ma propre expérience sur l’hexa’ 🧡
    Tout va rentrer dans l’ordre pour tes pieds, et n’oublies pas: maton et soir les crèmes ! 😅😉

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