Jour 114: repartir de l’Hospitalet-prés-l’Andorre
Après avoir dit au revoir à mes parents, Alex et moi nous nous rendons au point de rendez-vous de notre covoiturage afin de regagner l’Hospitalet-Pré-Andorre. Il annonce plus ou moins beau aujourd’hui, mais heureusement, les conditions devraient s’améliorer au courant de la semaine.
Une fois arrivés, nous nous arrêtons à la délicieuse boulangerie dans laquelle Hugo, Simon, mon père et moi avions pris un déjeuner. Les pizzas sont toujours aussi délicieuses, et c’est le ventre bien rempli (un peu trop rempli à vrai dire) que nous amorçons le début du sentier ensemble.
Puisque nous débutons en après-midi et que nos sac-à-dos sont chargés pour l’équivalent de 6 journées de nourriture, nous ne prévoyons que 13 kilomètres ce qui nous mènera au Refuge de Juclar, un refuge gardé en Andorre. Le début de l’après-midi s’amorce dans le brouillard, mais bien vite, nous sommes témoins de petites éclaircies qui laissent entrevoir un paysage sauvage magnifique. Après avoir passé deux mois en Angleterre, loin de la nature, Alex est rapidement comblé par le sentier.
Pour une des premières fois de ce sentier, je suis en avance sur Alex « The Rocket » dans les montées. Je vais en profiter parce que dans quelques jours, une fois qu’il se sera réhabitué, ce sera très probablement moi qui tirerai de l’arrière. Après un effort soutenu, nous passons le Col de l’Albe et amorçons la descente vers le refuge. Alex, qui vient d’acheter une nouvelle caméra, s’arrête à tous les quelques mètres afin de prendre quelques clichés. Je continue sans l’attendre. Je suis un vrai escargot dans les descentes et ça ne lui prend quelques instants pour me rattraper.
En approchant du refuge, le beau temps s’installe ce qui nous permet d’admirer les étangs de Juclar.
Au refuge gardé, il n’y a que 3 autres randonneurs. Il faut dire qu’on commence à être hors-saison, en fin septembre. La propriétaire nous laisse gentillement utiliser gratuitement la partie hiver du refuge ce qui nous évite de monter notre tente dans la brume. De toute façon, avec les températures avoisinant les 2 degrés et avec les vents puissants qui se lèvent, il aurait été périlleux de dormir à l’extérieur. Le soir, nous avalons le plus de nourriture afin de tenter de diminuer le poids de notre sac (hihi, moi ça me convient les rations extras de chocolat). Étonnement, pour la première fois depuis des semaines, mes tendons se portent assez bien. Probablement qu’ils étaient dus pour un bon repos!
Jour 115: c’est pas facile les Pyrénées!
Le lendemain matin, nous repartons de bonne heure, après une petit déjeuner et un bon café. Assez rapidement, après une bonne montée soutenue, nous atteignons la cabane de Sorda, jouxtant avec l’Estany de Sorda. Nous rencontrons un couple voyageant avec leurs chevaux et ils nous mentionnent que 3 HexaTrekeurs ont dormi au refuge cette nuit. Ce seraient un belge, une australienne et un français. Je n’ai aucune idée de qui sont ces randonneurs, mais j’espère que nous serons assez rapides pour les rattraper. Ça fait toujours plaisir de rencontrer de nouveaux camarades de sentier.
Même si nous avons une journée en moins de nourriture, le poids de notre sac-à-dos reste tout de même assez ridicule. On le sent très bien lors de l’interminable montée au Col de Meners, qui semble ne jamais avoir de fin. Lorsque je sens mes jambes lâcher, j’utilise une technique de motivation qui fonctionne plutôt bien. Je m’autorise une pause à tous les 100 pas, ce qui fait en sorte que je me concentre davantage sur le compte que sur la douleur. Pas à pas, nous atteignons le col, puis s’ensuit une bonne descente vers le mini village d’El Serrat. Nous avons l’impression d’avancer peu. Depuis que nous sommes entrés dans les Pyrénées, la progression est très lente en raison des dénivelés élevés et du sentier plus technique. Alors que dans l’étape 1 et 4 nous pouvions garder un rythme d’environ 4km/h, dans l’étape 5, cela s’apparente davantage à du 3 voir du 2 kilomètres à l’heure.
À ce stade, nous sommes complètement épuisés, mais comme la ville d’El Serrat n’offre pas grand possibilité pour notre petit budget de randonneur, nous voulons ajouter 3 kilomètres supplémentaires à notre journée afin d’arriver au petit abri non gardé de la Cabane d’Arcalis. On a vraiment la flemme de ce dernier 3 kilomètres sur la route. On décide de tenter de faire du stop (hihihi la petite triche quoi), mais sans succès, très peu de voitures passent par cet endroit.
Résignés, on se remet en route vers 19h30 à un rythme d’escargot fatigué (c’est très très lent tout ça). Après un kilomètre, je sens un craquement au niveau de ma cheville droite et de mon tendon d’Achille. Ma première pensée est que ce dernier vient de se déchirer. Je me ravise rapidement: je ne ressens aucune douleur. Ce bruit m’a bien stressé par exemple. Mon corps m’envoie un signal qu’il est temps de me reposer, que j’ai assez enduré de douleurs pour la journée. On regarde aux environs et je remarque une voiture stationnée à quelques mètres de nous. Je vais parler au chauffeur, mais ce dernier doit repartir en sens inverse. Et là, surprise. En lui expliquant la situation, il se montre extrêmement généreux, et décide de faire un aller-retour afin de nous déposer à la cabane. En entamant la discussion avec lui, et lui mentionnant que je viens de Montréal, il rit de bon cœur, car sa fille a pris le départ aujourd’hui pour aller étudier dans cette ville. Après un dizaine de minutes, il nous dépose en nous souhaitant bonne chance.
Arrivée à la cabane, pas question de dormir à l’intérieur, elle est infestée de souris. On opte plutôt pour poser la tente à quelques mètres de celle-ci. Le soleil se couche rapidement, et exténués par la journée, nous ne tardons pas à aller se coucher, avec le Mont Calme dans la ligne de mire pour le lendemain. Ce serait notre premier sommet à 3000+ pour cet Hexatrek.
Jour 116: le Mont Calme mouvementé
Le lendemain matin, nous partons de bon matin. Après seulement une heure de marche, nous nous arrêtons au restaurant de la Borda de Coma, arrêt cappuccino y oblige.
Nous continuons ensuite vers le premier col de la journée, le Port aux rats (j’espère que ce nom n’a aucun lien avec ce lieu…) La montée est courte, mais très soutenue, avec un 200 mètres de dénivelé en seulement 500 mètres de distance. À la moitié de l’ascension, un randonneur nous rattrape. Avec le matériel qu’il porte sur lui, je ne peux m’empêcher de lui demander s’il fait également l’Hexatrek. Réponse positive ! Il s’appelle Mathieu et a parcouru presque toutes les étapes, hormis une partie de l’étape 1 et la 4. Une fois arrivé à Hendaye, la fin du sentier, il reviendra faire les parties qu’il n’a pas eu le temps de faire. Puisqu’il marche en solitaire, il n’est pas encore certain de passer par la variante de la Haute Route des Pyrénées qui est très sauvage et isolée de la civilisation. Nous lui proposons de grimper au Mont Calme ce qu’il accepte. Nous repartons donc à trois en direction de l’étang de Soulcem qui est la photo emblématique de l’étape 5 et qui marque la séparation entre l’itinéraire classique et celui vers le Mont Calme.
Alex tombe sous le charme des montagnes pyrénéennes et s’arrête à chaque minute pour immortaliser la beauté des environs avec son nouvel appareil photo. Pendant ce temps, Mathieu et moi continuons d’avancer en comptant nos anecdotes respectives sur le sentier.
En nous dirigeant vers l’alternative, nous réalisons que les rafales de vent se font de plus en plus fortes. Rien de grave pour le moment, mais nous devrons rester à l’affût de la météo pour les prochaines heures. Sur l’heure du midi, après une longue marche au cœur d’une vallée, nous pouvons finalement admirer la bleuté parfaite de l’Étang de Soulcem, entouré de pics impressionnants, dont le Mont Calme culminant à plus de 3100 mètres.
En prenant une pause déjeuner, nous évaluons nos options. Afin d’accéder au Pic du Mont Calme, nous devons emprunter une alternative très sportive, presque intégralement sur des pierriers, le tout sans marquage pour se repérer. Pour sa part, le chemin régulier évite cette ascension en contournant les montagnes, mais en offrant moins de points de vue spectaculaires.
Au niveau du ciel, il n’y a pas l’ombre d’un seul nuage. Le soleil domine le ciel, et les probabilités d’averses ou d’orages doivent avoisiner les -100%. Le réel problème est le vent. Déjà, à notre hauteur, ce dernier souffle avec des rafales à 80 kilomètres à l’heure. Au sommet, on annonce des vents à 100 kilomètres à l’heure avec des températures frôlant les 0 degrés.
Tenter l’ascension dans ces conditions serait donc trop risqué puisque nous devrons évoluer sur des pierriers raides. Un peu déçus, nous optons donc pour la sécurité et prenons le chemin régulier. Ce dernier nous permet tout de même de pouvoir admirer l’étang et de prendre la même photo que l’emblème de l’étape 5.
Rapidement, nous atteignons Monicou, un minuscule hammeau où nous avons la possibilité de bivouaquer gratuitement. Il y a également un gîte sur place, mais ce dernier est fermé pour cause de rénovations. Une douche reste toutefois disponible au prix de 3 euros, et nous en profitons pour nous délester (ou tenter de…) de nos odeurs corporelles de randonneurs. Transis par le froid, disons que nous exagérons légèrement la durée de chacune de nos douches (allez 8 minutes max, c’est pas si pire), sans savoir que le réservoir est très limité (bon, le propriétaire aurait quand même dû nous le dire, ce n’est pas seulement notre faute). Arrivé à la dernière personne, il ne reste plus d’eau chaude. Le propriétaire se fâche et nous le fait bien savoir (le réservoir est vide, mais on se retrouve quand même dans l’eau chaude). Il commence à clamer que normalement 15 personnes de suite peuvent prendre une douche (ouin, si on fait les calculs, chaque personne aurait le droit seulement à 1min30 de douche). On s’excuse, mais rien ne semble le calmer, et il finit par repartir.
Avec Alex, Mathieu et une autre randonneuse sur la HRP, on partage un repas ensemble. Puis, nous retournons à nos tentes. Tout juste avant de me coucher, je vais porter mon chargeur dans les toilettes, afin d’avoir assez de batterie pour commencer la Haute Route des Pyrénées demain.
Jour 117: une journée à oublier
Le lendemain matin, en allant chercher mon chargeur dans les toilettes, j’ai la mauvaise surprise de constater qu’il n’y est plus. Je me demande si les propriétaires ne l’ont pas tout simplement déplacés. Après leur avoir parlé, j’obtiens une réponse négative: personne ne l’a vu.
Merde, ça me fâche. Quelq’un me l’a volé. Il n’y a pas mille possibilités, on n’était que quatre à utiliser ces toilettes, le gîte étant fermé. Si le vol a été commis par un autre randonneur, ce serait vraiment décevant. Chacun sait à quel point chaque objet dans notre sac a son importance. Je dois commencer la Haute Route des Pyrénées demain, les endroits où recharger seront rares, et je n’ai maintenant plus ni ma batterie, ni mon câble usb, ni mon adaptateur de prise murale.
Il n’y a rien à faire, je ne peux quand même pas faire une fouille des gens pour retrouver ce qui m’a été pris. Heureusement, puisque je marche avec Alex, ce dernier a sa batterie ainsi qu’une prise murale. Nous pourrons donc les partager le temps que j’arrive dans une vraie ville où je pourrai acheter le nécessaire.
Vers 9h00, nous commençons finalement à marcher. Je ne sais pas si c’est le vol du chargeur qui me met dans cet état, mais la journée, je ne la sens pas du tout. Vous savez ce feeling qu’on a, quand tout semble correct sur papier, mais qu’instinctivement, on sent que quelque chose cloche? C’est mon cas aujourd’hui.
Pour ne rien arranger, la journée commence sur une sapristi (on ne va pas jurer quand même !) de montée hyper raide dans le bois (inquiétez-vous pas, j’arrête de chialer bientôt). Quelques kilomètres plus loin, on se perd et on se rallonge de deux kilomètres dans les hautes herbes. Pour ne rien arranger quand on retrouve le chemin, le ciel s’assombrit dangereusement et mon cher ami meteoblue m’annonce soudainement une possibilité d’orages sous peu. Génial. Franchement génial. La belle journée quoi! On accélère donc le rythme afin d’atteindre un abri.
Après une bonne montée effectuée à un rythme trop élevé, on atteint le point sur l’application mobile indiquant un abri. Petit problème, ce dernier semble être une cabane de berger, et elle est fermée à clefs. Arggggggggg. Je commence à être vraiment stressée. J’ouvre l’application mobile Organic Map et je remarque que l’abri indiqué sur leur carte est quelques centaines de mètres plus loin. On marche un peu et on le trouve finalement.
L’abri n’est pas dans le meilleur des états, mais ça fera l’affaire. On décide de faire une pause lunch, le temps d’évaluer la météo. Je sors un paquet de tourtière déshydratée (gracieuseté de mes parents qui ont voulu me faire une blague; je déteste ce repas, alors déshydraté en plus, non merci), et je le donne à Alex: lui, est bien partant pour goûter. Comme immersion québécoise, j’aurais préféré lui faire goûter la poutine, quoi!
Après avoir discuté, on décide de ne pas marcher plus loin. Je ne sens vraiment pas bien la journée, et le prochain passage, le col du Port de l’Artigue, nous obligera à évoluer des gros pierriers toute la montée. Par exemple, pas question de dormir dans l’abri, il y a des crottes de souris un peu partout. Déjà que nos réserves de nourriture commencent à diminuer un peu trop vite (impossible de me rationner, surtout en chocolat), on ne laissera pas le plaisir aux souris de piocher dans nos sacs.
Le restant de la journée se passe assez tranquillement, on regarde des séries (mais pas beaucoup, merci au voleur de ma batterie), on joue aux échecs et je tente de rattraper mon écriture.
En espérant que demain soit une meilleure journée!
Jour 118: le choix: en avant pour la HRP !
Le lendemain, on se lève tôt. Comme nous avons fait une journée de marche minuscule hier, nous voulons bien avancer aujourd’hui. On part à la lampe frontale, et peu de temps après, nous sommes témoins d’un premier cadeau de la journée : un magnifique lever de soleil.
Ce magnifique éclairage des aurores ne dure pas longtemps puisque rapidement nous plongeons dans la brume, en pleine ascension du Port de l’Artigue.
S’entame un jeu de « où est Charlie » version trouver les marquages rouge et blanc sur les pierriers. Alex est plutôt doué pour les trouver, il prend les devants et je le suis derrière. Après un long effort, nous parvenons finalement en haut du col, où la température est glaciale et le vent souffle fort. Nous ne tardons donc pas trop et entamons directement la descente.
Heureusement, la brume se dissipe de plus en plus de l’autre côté du col, et nous commençons à voir de magnifiques paysages apparaître. Il suffisait d’être patient!
Enthousiastes par le ciel bleu qui se dévoile à nous, nous enchaînons les kilomètres, et arrivons à l’Estany de Romedo de Valt. Bien que magnifique, ce lac marque également un choix puisqu’il se situe à l’embranchement du sentier régulier et de la Haute Route des Pyrénées.
Cette alternative quitte le chemin régulier pour une longue période et n’est pas à prendre à la légère. Cotée T4+, elle comporte des défis reliés à la technicité de certains passages, d’orientation, d’isolement et de ravitaillement. En contrepartie, elle offrira des paysages à couper le souffle. Puisque nous sommes deux et que la météo prévoit une fenêtre de beau temps pour les prochains jours, nous prenons la décision de prendre cette route mythique. C’est parti pour l’aventure!
Après une bonne montée qui nous paraît interminable (on a beaucoup trop faim), nous arrivons à l’Estany de Cercascan et son refuge qui, apparemment, réserve un incroyable accueil aux HexaTrekeurs. Et je vous l’assure, il est exceptionnel.
Les gardiens du gîte nous accueillent avec le sourire et nous préparent un repas gargantuesque, même si nous sommes hors des heures régulières de service. Nous avons le droit à un gigantesque plat de pâtes, de saucisses et de pains. Nos rations sont limitées depuis quelques jours, alors manger à notre faim, fait extrêmement du bien.
Le gérant nous propose quelques ravitaillements, et nous optons pour des parts de gâteaux, des biscuits et du chocolat. J’en profite pour acheter une nouvelle bonbonne de gaz (eh oui, ils ont même ça!) puisque celle que j’ai présentement tire sur sa fin de vie. Le petit miracle arrive tout juste après. En mentionnant au propriétaire qu’on m’a volé ma batterie, il me dit qu’il en a une de trop au refuge et me l’a donne, avant en plus un nouveau câble et une prise murale! Pour moi c’est un petit instant magique, un moment où on se sent tellement chanceux: de la trail magic qu’on appelle!
Lorsqu’on repart, il est déjà 15 heures. Oups! C’est la vie, on avait vraiment besoin de cette pause. Le temps a encore changé, maintenant, pour la première fois sur le sentier, il neige. Eh oui, vous avez bien entendu, il neige en septembre. Et pendant ce temps, c’est la canicule à Montréal. C’est à croire que le Canada et la France ont échangé de climat cette année.
On progresse bien, mais il se fait de plus en plus tard. Nous sommes en train de descendre dans la brume lorsque nous entendons des grognements. On se fige. Robin, Hugo et un autre HexaTrekeur sont passés par là, il y a quelques jours, et nous ont informé avoir trouvé le cadavre d’un cheval, tué par un ours.
Petit fait intéressant pour les non connaisseurs, il y a des ours bruns dans les Pyrénées. Ils sont très peu nombreux et le risque d’en apercevoir un est extrêmement faible, mais ils sont là. Bien qu’étant généralement apeurés des humains, ils peuvent se montrer agressifs s’ils se font surprendre par notre présence.
On se met donc à chanter, à taper nos bâtons un contre l’autre, et à mettre la musique de nos cellulaires au son maximum. Bon, on exagère sûrement, mais je n’ai pas envie d’être au menu de l’ours pour ce soir.
Avec ces grognements répétitifs, la neige qui tombe et le jour qui tombe de plus en plus, laissez moi vous dire que lorsque nous voyons un refuge apparaître, nous n’hésitons pas à y passer la nuit. En plus, ce dernier vient tout juste d’être rénové et il n’y a personne à l’intérieur.
Cette nuit, le mercure descendra sous les zéros, donc nous sommes bien contents de ne pas à avoir à sortir de la tente. Dehors, nous continuons d’entendre les grondements ainsi qu’un gémissement qui semble être celui d’une va je blessée. La pauvre. J’espère que demain, l’ours qui rôde aux alentours aura disparu…