Jour 58 à 60 : l’entrée dans les Alpes et résumé des dernières semaines

Un petit résumé des dernières semaines

Me voici de retour sur mon blog! Dans les dernières semaines de l’étape 4, je n’ai eu que très peu de temps pour écrire, en raison de journées de marche très exigeantes dépassant les 30 kilomètres presque tous les jours! Le soir, une fois la tente posée, je n’avais plus qu’une envie: dormir. L’écriture est donc passée un peu dans les oubliettes pour le restant de l’étape 4, mais je suis à nouveau de retour pour entamer avec vous une nouvelle aventure de l’Hexatrek : l’entrée dans les grandioses Alpes, soit l’étape 2! Mais tout d’abord, un petit résumé des dernières semaines.

Après 17 jours de marche et un jour de repos, Alex et moi avons complété l’étape 4, à Carcassonne. Les derniers 250 kilomètres étant moins intéressants, nous avons accéléré le rythme afin de passer à une autre étape plus rapidement. Carcassonne étant une ville incroyable, nous y avons passé deux journées afin de profiter du célèbre château médiéval, des rues colorés et des restaurants délicieux.

Le château de Carcassonne!

Au matin du 27 juillet, je suis repartie à Thonon-les-Bains, lieu où j’avais laissé de côté l’étape 2 en fin juin puisque la neige y était encore trop présente. C’est donc à Carcassonne, que j’ai aussi dû dire au revoir à Alex qui devait rentrer en Angleterre. Après avoir marché presque deux mois ensemble, c’était un au revoir chargé de tristesse.

Je dis au revoir à Alex à la gare de train à Carcassonne 🥲

Suite à un long trajet de 9 heures dans 3 différents trains, je suis revenue au début de l’étape 2.  À la fin de l’étape 4, j’avais développé deux aponévroses plantaires, et j’ai donc décidé de prendre quelques jours de repos avant de recommencer à marcher. Je ne pouvais poser les pieds sans subir de douleurs, donc le repos devenait nécessaire. C’est là que j’ai eu une chance incroyable !

À Messery, proche de Thonon-les-Bains, j’ai eu la chance d’être logée et accueilli par l’incroyable famille d’une amie d’Alex, Leila. Sa famille et elle se sont montrées tellement accueillantes et j’y ai passé trois merveilleuses journées. Le 28 juillet, j’ai fêté mes 27 ans avec eux et ce fût une formidable  journée. Nous sommes même allés faire une Escape Room ! Je ne pourrai jamais assez les remercier pour leur hospitalité et amitié.

Escape room lors de ma journée de fête !
Avec Leila et Loïc !
Moment de baignade dans le Lac Léman
La magnifique maison dans laquelle j’ai été hébergée pour 3 jours 😍
J’ai profité d’une de mes journées de repos pour revoir Fabian avec qui j’avais fait un road trip en Suisse il y a 7 ans !

J’ai également revu mon ami Fabian, un Suisse avec qui j’avais fait un road trip il y a plus de 7 ans ! C’était super de pouvoir le revoir après un aussi long moment. Nous avons passé la journée ensemble à Genève. Fabian m’a même donné un petit cadeau pour ma fête ce qui m’a beaucoup touchée 😊.

Le 29 juillet au matin, mes pieds allaient beaucoup mieux déjà. C’était le temps de recommencer mon grand périple ! Il est maintenant temps de repartir ensemble dans cette aventure… Bonne lecture !

Jour 58: le grand retour dans les Alpes !

Ça y est ! Aujourd’hui, c’est maintenant le temps d’entrer dans les grandioses Alpes. Il faut dire que même si l’étape 1 et l’étape 4 de l’HexaTrek regorgent de paysages magnifiques, les Alpes vous en mettent plein la vue à chaque tournant. Un 360 degrés de beauté s’offre à vous continuellement.  Étant bientôt en août, il n’y a maintenant plus besoin de crampons puisque la neige a finalement fondue, elle qui s’était montré extrêmement persistante cette année au point d’en faire modifier l’itinéraire de plusieurs. 

C’est donc aujourd’hui que je quitte Messery, où je me suis reposée dans les dernières journées. La matinée se fait tout doucement puisque Jasmine, une des amies de Leila viendra marcher avec nous en après-midi. Leila, Loïc et Jasmine ont décidé de venir bivouaquer pour cette première nuit sur l’étape 2. C’est une magnifique façon de commencer une étape.  Cela fait étrange de repartir sans Alex, qui est revenu en Angleterre, parce qu’il a été mon partenaire incroyable de randonnée pendant deux mois. Les prochains jours seront donc une adaptation à la randonnée en solitaire !

C’est donc vers 17h00 que nous partons de Bertex et entamons notre ascension. Disons que ça monte beaucoup, et ce, dès les premiers pas ! Pourtant les paysages sont tellement magnifiques qu’il est plutôt facile de faire abstraction de la douleur qui s’installe tranquillement dans les muscles. 

Avec Jasmine, Leila et Loïc

Après quelques heures de marche, nous sortons légèrement de l’Hexatrek afin d’aller bivouaquer sur le col de Floray qui offre une vue sur le Mont Blanc! La journée est parfaite, aucun nuage, que du soleil. 

Quelques photos depuis notre magnifique spot de biovouac !

Nous mangeons ensemble un bon repas, et pendant que Leila peinture une toile du paysage, j’en profite pour essayer de regarder les olympiques. Bon, le site français ne voulant pas montrer l’ensemble de la natation (il n’y a pas de français dans la finale que je veux regarder),  je décide de factimer ma mère pour qu’elle puisse me montrer son ordinateur depuis son écran. C’est loin d’être idéal mais ça fait l’affaire ! 

Demain matin, je me lèverai à 6h00 car la météo annonce une très belle visibilité pour le lever de soleil.

Jour 59: départ en solitaire

Nous sommes réveillés par un superbe lever de soleil, même si celui-ci n’est que partiellement visible. Aujourd’hui, je prévois marcher un bon 27 kilomètres avec un 2000m de dénivelé positif et un 2000m de dénivelé négatif. Je ne dois donc pas lever le camp trop tard puisque la journée s’annonce longue. Après un déjeuner avec Leila, Loïc et Jasmine ainsi que quelques kilomètres marchés avec eux, il est maintenant le temps de leur dire au revoir et de continuer mon aventure seule. J’ai passé un superbe séjour avec eux, donc je suis un peu triste de les voir partir. Après avoir marché presque deux mois avec Alex, ça fait assez étrange de reprendre l’aventure en solitaire ! 

Lever de soleil au col du Ferrat
Spot de bivouac au matin

Rapidement, je prends mon rythme et je marche accompagnée de paysages grandioses à chaque tournant. La différence avec l’étape 4, c’est qu’après un grand effort pour arriver à un sommet, on est toujours récompensé par des vues à couper le souffle. Même si physiquement c’est plus difficile, mentalement c’est beaucoup plus aisé. 

Allez, c’est reparti en solo!
Des paysages grandioses !

Mon objectif est d’arriver à la Chapelle d’Abondance avant 12h30. La raison? Eh bien dans les petits villages de France, les épiceries sont généralement ouvertes de 8h30 à 12h30 puis de 15h30 à 18h30. Comme j’ai une grosse journée devant moi, je préfère ne pas avoir à attendre une bonne partie de la journée avant de pouvoir repartir. 

Mon rythme est bon, et selon mes calculs, je devrais arriver avant l’heure de fermeture du magasin. Je dépasse Bise et j’entame une longue montée vers un col. Un petit problème cocasse survient alors. Un troupeau de chèvres a décidé qu’il empruntait exactement le même sentier que moi. Il faut savoir que les chèvres ne connaissent pas les règles de savoir vivre du randonneur, c’est-à-dire ne pas s’arrêter en plein milieu du chemin en bloquant le passage pour une durée indéterminée ainsi que de céder sa place à tout randonneur plus rapide. Disons qu’elles ne rendent pas ma montée facile même si je ris de bon coeur. À coup de « allez ma biquette, avance un peu » et de sifflements, je me fraye finalement un chemin au milieu de la horde de vacancières et j’atteins finalement le haut de la montée. 

Une centaine de chèvres dans le sentier !

J’arrive au village à 12h20. Ouf il en était moins une ! Une fois mes provisions faites, je m’arrête le temps d’un café, puis je repars en direction de mon bivouac. Une autre montée rude m’attends. Il est à noter que les villages, montagnes ou cols en France portent parfois des noms bien particuliers… C’est ainsi que je passe par un endroit dénommé Les Crottes. Autres endroits passés lors de l’étape 1 : Gland et Bitch. Très original quoi! 

Bienvenue aux Crottes !
Des vaches qui se prélassent au sommet d’une montagne
Coucher du soleil depuis mon bivouac près du restaurant

Vers 20h00, j’arrive finalement au col de Bassachaux qui sera mon terminus de la journée. Au sommet de ce col, on y trouve un restaurant qui laisse les randonneurs poser leur tentes après 17h00. C’est super car on a accès à de l’eau, un évier ainsi que des tables de pique-nique! Plusieurs randonneurs faisant le GR5 ont déjà planté leur tente et je passe la soirée avec eux. Demain, le réveil se fera assez tôt afin d’esquiver les orages annoncés en milieu d’après-midi. 

Je suis assez fatiguée, j’ai marché presque 12 heures aujourd’hui! Un 27 kilomètres dans les Alpes est beaucoup plus difficile à effectuer que la même distance dans l’étape 1 et 4. Avec 2000 mètres de dénivelé positif et 2000 de dénivelé négatif, on le sent rapidement dans les jambes! Après l’habituel et essentiel massage des pieds, il est temps de se coucher.

Jour 60: intoxication alimentaire et orages surprises

Je me lève vers 6h30 le lendemain. Je n’ai pas très bien dormi, je me suis couchée un peu trop tard. Pourtant, je ne dois pas trop traîner, car je dois passer un col avant les orages annoncés vers 14h00. C’est donc assez endormie que j’entame la journée. Mes yeux ne tardent cependant pas à s’ouvrir tout grand à la vue des paysages qui s’offrent à moi.

Arrêt idéal pour un pique-nique!

Je m’arrête dans un coin absolument magnifique pour le lunch. En effet, une table de pique-nique se dresse sur un col avec une vue sur plusieurs montantes enneigées. Merci à la personne qui a installé cette table là! Je mange assez rapidement, car il est déjà 12h30 et le ciel commence à se couvrir de nuages menaçant. Il n’est pas question d’être pris sous un orage ! À 13h30, j’arrive à un refuge et je me sens en sécurité. Je vais attendre ici en sécurité ce fameux orage, puis voir s’il me reste assez de temps pour repartir vers un prochain refuge. Lorsque le temps est incertain, je m’arrange toujours pour trouver une zone de bivouac à proximité d’un refuge. Comme cela, en cas d’orages imprévus, je peux toujours aller me réfugier sous un toit.

En sécurité dans le refuge !
Les orages arrivent….

Vers 15h00, la pluie et les orages débutent. Je suis vraiment heureuse d’être à l’abri ! J’en profite pour recharger mon téléphone cellulaire. C’est là que je me rends compte que mon câble usb est brisé. Zut. Je ne peux plus recharger mes appareils électriques avec mon panneau solaire. Heureusement, j’ai encore un câble USB-C me permettant de recharger directement sur une prise. Il va falloir que je ménage mon cellulaire dans les prochains jours car ce n’est pas tous les refuges qui acceptent qu’on utilise leur électricité. 

Vers 19h00, le ciel s’améliore grandement et sur mon site météo, les probabilités d’orages sont réduites à néant. Je décide de recommencer à marcher, mais seulement un petit trois kilomètres, question d’aller bivouaquer à proximité du prochain refuge. En voulant repartir je m’aperçois qu’il me manque une chaussette. C’est étrange j’étais pourtant certaine de l’avoir posée à côté de mon soulier. Je cherche partout, je ne la trouve pas. Je finis par demander au gérant du refuge, s’il ne l’a pas aperçu. Il me répond par la négative, mais cinq minutes plus tard, il revient,a chaussette dans la main, en s’excusant. Une de ses jeunes filles a pris ma chaussette pour jouer avec… Une drôle d’idée quoi! Il faut dire que ma chaussette ne sent pas du tout bon. Mais bon, l’essentiel c’est que je l’ai retrouvée! Je peux recommencer à marcher.

Mon spot de bivouac pour la nuit

J’arrive vers 20h00 au deuxième refuge, je meurs de faim. Je me prépare mon classique plat de pâtes, pesto, tomates, fromage et saucisson. En mangeant, je me dis que mon repas a un goût légèrement différent que d’habitude, mais je n’y prête pas vraiment attention. J’ai beaucoup trop faim pour considérer que certains aliments ont très probablement surchauffé dans mon sac pendant cette journée de canicule.

Environ une heure  après, je paye pour mon déni en commençant à avoir bien mal au coeur… Je prends un comprimé de charbon activé (qui peut aider contre les intoxications ou empoisonnement s’il est pris assez rapidement) et  j’espère fortement de ne pas me mettre à vomir. Il est seulement 21h00, mais je vais me coucher, je suis épuisée. Je regarde une dernière fois les prévisions météorologiques, 0% de probabilité de pluie et d’orages, c’est parfait. Je m’endors assez rapidement malgré la nausée.

23h00. Je me fait réveiller en sursaut…par la pluie et les coups de tonnerre. Je sacre après la météo. Est-ce que les météorologues sont conscients de ce que veut dire 0% de probabilité? Apparement non. J’ai vraiment une phobie des orages, cela me fait paniquer. Mon coeur pompe à mille à l’heure, j’ai de la difficulté à respirer et je suis prise avec une immense nausée en raison de mon empoisonnement alimentaire. Je sors de ma tente, avec mon matelas de sol, mon sac de couchage et mon oreiller et je vais me réfugier à l’entrée du refuge. J’y reste pour 2 heures, le temps que le ciel se calme. À 4h00 du matin, je retourne dans ma tente. Mon réveil sonne à 6h00, et je n’ai pas vraiment le choix de me lever comme il annonce encore des orages en fin de matinée. Pour être à l’abri de ces derniers, je dois parcourir un 11 kilomètres avec un bon 1000 mètres de dénivelé afin d’atteindre le refuge de la Folly. J’ai dormi 3 heures, j’ai encore une immense nausée, ça promet!

Petits yeux fatigués après une courte nuit de sommeil

2 réflexions sur “Jour 58 à 60 : l’entrée dans les Alpes et résumé des dernières semaines”

  1. Coucou je suis ton blog depuis le début.
    Je suis content d’avoir des news. Je me demandais si tu n’avais pas arrêté.
    Je pense que tu vas vraiment te régaler dans les Alpes.
    J’ai fait le gr54 il y a deux ans. L’hexatrek fait presque la totalité de ce parcours. Tu vas voir c’est super.
    N’hésites pas à prévoir un bivouac au lac de l’Eychauda, un peu après Mônitier les Bains.
    Et avant le refuge des Souffles passe par le Lac Lautier, pour se baigner il est bien chaud si il a fait chaud les jours précédant.

    J’espère que tu n’auras pas trop d’orage.
    Bonne rando.
    Julien

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